Sans s’écarter d’un iota de l’intrigue telle qu’imaginée il y a juste un siècle par l’esprit fécond de l’auteur du célèbre détective mondialement connu — l’épouse de Neil Gibson, ancien sénateur américain et propriétaire de mines d’or, est retrouvée morte d’une balle de revolver dans la tête, dans le parc de la maison, vêtue de sa robe de dîner et d’un châle sur les épaules. Tout accuse Grace Dunbar, la gouvernante de la famille, et Gibson, convaincu de son innocence, écrit à Sherlock Holmes pour le prier de rétablir la vérité sur le décès de son épouse et fasse cesser « l’injustice [dont est victime la gouvernante] qui le rend fou » —, Jean-Philippe Ancelle et Georges Mathieu nous livrent une version, plus ou moins enfantine, de cette « Affaire du pont Thor » complètement revisitée scéniquement.

Les deux pasticheurs, qui signent également la mise en scène, à titre principal pour l’un et subsidiaire pour l’autre, disent en effet en avoir fait une « comédie policière » agrémentée de « couplets additionnels sur la musique géniale d’Offenbach qui s’adapte, soutiennent-ils, particulièrement bien à l’esprit de [leur] écriture ». Le doute est permis et Sherlock Holmes mérite bien mieux que la musique d’Offenbach et les pitreries des deux compères Bernard Menez et Philippe Chevallier. Les moins de douze ans apprécieront toutefois sans doute énormément beaucoup et s’en donneront à cœur joie de cette comédie policière.