Créée en 2003 au théâtre Marigny, la pièce de Cyril Gély et Eric Rouquette Signé Dumas, après avoir été adaptée pour le cinéma (l’Autre Dumas, 2010, de Safy Nebbou, avec Gérard Depardieu), est de nouveau remise à l’affiche au théâtre la Bruyère sous la direction de Tristan Petitgirard.

La scène entre les deux hommes se déroule, le 24 février 1848, dans une annexe de la propriété de Port-Marly, au moment de l’abdication de Louis-Philippe I^er et de la révolution de 1848 qui met fin à la Monarchie de Juillet. Alexandre Dumas père et son nègre, Auguste Maquet, sont en désaccord sur la position à adopter pour préserver leurs « intérêts communs » avec en filigrane le besoin de reconnaissance et le besoin d’exister du nègre en dehors des plates-bandes qui lui sont assignées et délimitées par le maître lequel le tient « littérairement » à sa merci.

Maquet, convaincu toutefois de la probable victoire des insurgés et qu’une page est en train de se tourner à Paris, refuse catégoriquement d’écrire la missive que Dumas veut envoyer à la Chambre des députés en soutien à la monarchie et se mettre ainsi sur les rangs pour briguer le portefeuille ministériel qu’il convoite. La monarchie effectivement balayée et la république proclamée, leur collaboration littéraire reprend cahin-caha de manière plus apaisée et Dumas tentera vainement d’obtenir un siège de député.

Xavier Lemaire et Davy Sardou sont autant en opposition physique et en complémentarité littéraire que pouvaient l’être Alexandre Dumas et Auguste Maquet et le résultat est assez bluffant, au caractère posé et à la tenue stricte de Davy Sardou fait face la truculence et l’extravagance de Xavier Lemaire.