Théâtre : Suite française

Suite française, au théâtre la Bruyère. Photo Ginna Nonne.
Suite française, au théâtre la Bruyère. Photo Ginna Nonne.

« Suite française » (2018), d'après le roman inachevé éponyme (éd. Denoël, sept. 2004, 434 p.) d'Irène Némirovsky. Adaptation de Virginie Lemoine et Stéphane Laporte. Mise en scène par Virginie Lemoine. Avec Florence Pernel (Lucile), Béatrice Agenin (Mme Angellier), Guilaine Londez (Mme de Montmort), Samuel Glaumé (Bruno von Falk), Emmanuelle Bougerol (Marthe), Cédric Revollon ou Gaétan Borg (Benoît Labarie). Au théâtre la BruyèreThéâtre la Bruyère, 5 rue la Bruyère, Paris-9e. M° Saint-Georges. Du mardi au samedi à 21h et le samedi à 16h45. De 24 € à 46 €. Res.: 01 48 74 76 99.. Jusqu'au 28 décembre 2019. 80'.

En 1941, à Bussy, un petit village de Bourgogne de la France envahie par l’ennemi allemand, Mme Angellier, qui vit avec sa bru, Lucile, dans l’une des plus belles maisons bourgeoises de la ville et dont le fils unique volage est prisonnier de guerre depuis quelques mois déjà, est contrainte malgré elle d’accueillir sous son toit un officier de la Wehrmacht, le beau et séduisant Bruno von Falk, qui s’éprend, dès le tout premier regard, de la belle Lucile qui n’est pas insensible à son charme et cache mal son trouble mais va néanmoins tenter de lui résister tant que faire se peut.

Écrit sur le vif entre 1940 et 1942, le roman inachevé posthume d’Irène Némirovsky (1903-1942) « Suite française » — découvert et retranscrit par sa fille Denise en 1998 et publié en 2004 a été couronné par le prix Renaudot — surfe sur les contradictions profondes de l’âme humaine que l’occupation nazie a eu l’occasion de révéler au grand jour, des petits arrangements les plus mesquins aux actes les plus courageux et les plus nobles.

Pour faire de « Suite française » un objet théâtral, expliquent Virginie Lemoine et Stéphane Laporte qui en signent l’adaptation théâtrale, « nous avons suivi très exactement le déroulé, laissant les personnages venir à nous et prendre en charge narration et dialogues. Nous avions le sentiment de laisser le roman s’écouler dans un grand sablier qui en changeait la forme sans en changer la matière […] Nous restons éblouis par la richesse du texte et le talent de l’auteure. Ils nous donnent à penser qu’Irène Némirovsky a conçu son roman comme un metteur en scène une tragédie ».

Béatrice Agenin et Florence Pernel, deux femmes de caractère qui campent respectivement les rôles de Mme Angellier et Lucile, offrent une prestation à la hauteur de leur talent qui mérite d’être saluée.