Théâtre : Trois hommes et un couffin

« Trois hommes et un couffin » (2018), d'après le film éponyme (1985, 106') de Coline Serreau. Adaptation théâtrale de Samuel Tasinaje et mise en scène par l'auteur. Avec Ben (Pierre), Bruno Sanches (Michel), Alex Vizorek (Jacques), Antonia de Rendinger, François Bureloup, Barbara Bolotner, Bénédicte Choisnet et Lionel Correcher. Au théâtre du Gymnase
Jacques, Pierre et Michel, trois joyeux fêtards coureurs de jupons et célibataires endurcis vivent en colocation dans un très bel et grand appartement situé dans un quartier huppé de la capitale, à deux pas de la Tour Eiffel. Lors d’une soirée particulièrement bien arrosée qui s’est terminée aux petites heures chez nos trois gais — gai, dans le sens originel du terme — lurons, Jacques, steward, accepte à la demande d’un ami de réceptionner le lendemain matin un petit paquet que quelqu’un récupérera ensuite le jeudi suivant. Mais il réalise trop tard que le lendemain, il ne sera pas là. Il part au Japon le matin même et ensuite en Thaïlande pour quinze jours de vacances et il va donc répercuter la demande de son ami à ses colocataires de veiller à bien réceptionner le lendemain matin un petit paquet à remettre à quelqu’un qui doit passer le récupérer jeudi et peut ainsi s’en aller le cœur léger.
Mais en fait de paquet, c’est un couffin avec un magnifique bébé que Pierre et Michel vont découvrir le lendemain matin devant leur porte ainsi qu’une lettre de la mère du bébé, Sylvia, qui laisse supposer que Jacques en serait le géniteur et qui leur explique qu’ayant à se rendre à New-York pour des raisons professionnelles, elle ne peut s’occuper de l’enfant pendant quelques mois et le lui confie. Panique monstrueusement colossale et totale pour les deux amis inexpérimentés en la matière qui vont devoir apprendre et à gérer sur le tas, pendant un peu plus de deux semaines, cette situation complètement nouvelle et inédite pour eux avec son lot quotidien de couches à changer, de biberons à préparer, de manque de sommeil conduisant à l’épuisement et à l’impossibilité d’aller travailler pendant des journées qui n’en finissent plus.
Et puis voilà que jeudi, deux loubards viennent réclamer le « paquet » et c’est aussitôt la « délivrance » mais ils réalisent bien vite leur méprise entre le couffin avec le bébé trouvé devant leur porte et le petit paquet monté le même jour par la gardienne quelques instants plus tard et contenant de la drogue. Le scénario d’une joyeuse comédie admirablement bien ficelé par Coline Serreau qui a fait son succès, quasi planétaire, lors de sa sortie en salles en 1985 avec une distribution prestigieuse (Roland Giraud, Michel Boujenah et André Dusselier, avec à leurs côtés Philippine Leroy-Beaulieu, Dominique Lavanant et Marthe Villalonga) et qui est adapté pour la première fois au théâtre.
C’est Coline Serreau qui a, à nouveau, été mise à contribution. Elle dit avoir fait appel à un auteur plus jeune qu’elle, Samuel Tasinage, pour cette adaptation théâtrale et elle en signe aussi la mise en scène. « Nous avons pu y ajouter, confie Coline Serreau, des scènes coupées au montage du film originel et d’autres inspirées par le comique des nouveaux acteurs, en les faisant parler le langage d’aujourd’hui ». Pas si sûr que ce soit une si bonne idée, la pièce se révèle avoir quelques longueurs et pourrait avoir une meilleure dynamique en 90 minutes au lieu de 120.