Théâtre : Trois quarts d'heure avant l'armistice

« Trois quarts d'heure avant l'armistice » de Philippe Sabres. Mise en scène par Olivier de Logivière. Avec Philippe Bertin (Robert) et Isabelle Fournier (Suzanne). Au théâtre Essaïon
Un couple de sexagénaires à l’automne 42. Lui, professeur d’histoire et retraité dans sept mois environ, fait un cours — assez « personnel » et en termes parfois crus — sur la guerre de 14-18 à une classe de terminale d’un lycée de Courbevoie — réunissant pour la première fois garçons et filles du fait de la pénurie d’élèves et de professeurs — et dont la façon qu'il parle des allemands n’est guère appréciée par le proviseur. Elle, assistante d’un imprésario parisien, est, en revanche, au mieux avec moult officiers allemands du fait de son travail.
Robert serait plutôt un résistant et Suzanne plutôt pro-boche pour assurer sa survie et son confort en ces temps incertains. Entre les deux, le souvenir douloureux et incicatrisable de Michel, leur fils mort sur le front le 11 novembre 1918, trois quarts d’heure avant l’armistice.
La pièce se déroule alternativement au lycée et dans l’appartement du couple avec un ingénieux tableau noir qui, en se rabattant et en y plantant discrètement un clou au bon endroit, devient la table de la salle à manger. Aussi bien au lycée qu’à la maison, la première guerre mondiale est omniprésente dans cette pièce qui se déroule en novembre 1942.
Les costumes sont particulièrement soignés, Robert avec son tablier gris au-dessus de son complet à gilet et Suzanne qui porte avec beaucoup de grâce plusieurs toilettes ravissantes des années 40/50. Une pièce qui, à coup sûr, devrait s'installer dans une plus grande salle parisienne dès la fin novembre 2017.