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Théâtre : Une vie

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Clémentine Célarié, dans Une vie, au théâtre des Mathurins. Photo Jon Helland. Clémentine Célarié, dans Une vie, au théâtre des Mathurins. Photo Jon Helland.

« Une vie » (2019), d'après le roman (l'Humble Vérité, éd. Victor Havard, Paris, 1883, 294 p., publié quelques mois auparavant en feuilleton sous le titre Une Vie dans le quotidien Gil Blas) de Guy de Maupassant (1850-1893). Mise en scène par Arnaud Denis. Avec Clémentine Célarié (Jeanne Le Perthuis des Vauds). Au théâtre des Mathurins1 . Jusqu'au 22 décembre 2019. 90'.

  • 1Théâtre des Mathurins, 36 rue des Mathurins, Paris-8e. M° Havre-Caumartin, Madeleine ou Saint-Lazare. Du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 16h30. De 16 à 35 €. Rés.: 01 42 65 90 00.

« Une vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on le croit », c’est sur cette phrase pleine de sagesse et de bon sens que Guy de Maupassant, à 32 ans, termine son premier roman d’abord publié en feuilleton, en février 1883, dans le quotidien « Gil Blas » sous le titre « Une Vie » et quelques mois plus tard sous le titre « l’Humble Vérité » aux éditions Victor Havard.

Le roman raconte l’histoire de la vie d’une femme « depuis l’heure où s’éveille son cœur jusqu’à sa mort », une vie assez simple et quelconque d’une femme parmi tant de millions d’autres, qui est à la fois unique de l’intérieur et pourtant si identique de l’extérieur avec pour toile de fond toutes les découvertes de l’adolescente d’abord et de la femme mûre ensuite, les grandes et les petites joies quotidiennes au fil des ans, les plaisirs exaltés et ceux inassouvis, les désillusions par centaines comme s’il en pleuvait et toutes ces souffrances et blessures endurées et subies en tant que fille, femme, mère et grand-mère au cours de cette vie, sa vie, la vie de Jeanne, qui ressemble à toutes les autres vies, à toutes les autres femmes.

Jeanne Le Perthuis des Vauds, une jeune aristocrate de province, quitte le couvent pour son 17e anniversaire et s'en va vivre chez elle, dans un château que ses parents lui ont légué en Normandie. Elle rencontre aussitôt Julien de Lamare, se marient et partent en voyage de noces en Corse. Dès le premier instant, Julien va tromper Jeanne avec Rosalie, sa domestique et sœur de lait, et ensuite avec Gilberte de Fourville, une voisine et amie. Jeanne accouche prématurément de son premier enfant, Paul, et la seconde couche sera une enfant mort-née, le jour même où M. de Fourville tue Julien, après avoir découvert qu'il était l'amant de sa femme.

Seule en scène, Clémentine Célarié est Jeanne Le Perthuis des Vauds et tous les personnages de cette histoire banale au goût de déjà vu dont c’est, sauf erreur, la première adaptation théâtrale. Veuve et désespérée, Clémentine, qui a admirablement pris possession corps et âme de Jeanne, au bord d’une falaise, est à deux doigts de commettre l’irréparable et se remémore les années écoulées avant aller de l’avant et de poursuivre seule son destin qui lui en réserve bien d’autres.

 

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