Livres : Confessions d’un huissier de justice

Fils et petit-fils d’huissier, François Samain, 68 ans, se met à nu et livre pêle-mêle dans cet ouvrage « Confessions d’un huissier de justice » quatre décennies (1979-2019) passées en tant qu’officier public et ministériel, non pas dans la petite étude de campagne de famille, à Pont de l’Arche, dans l’Eure, mais dans la capitale car « intéressé », écrit-il en préambule, par les procédures collectives, il se destinait à devenir « syndic de faillite » mais le destin en décida autrement et c’est « presque par hasard », confie-t-il, malgré ses antécédents familiaux, qu’il débutera sa carrière dans une étude du 14e arrondissement de Paris qu’il contribuera à développer et où officie, aujourd’hui, sa fille Anne-Charlotte.
Découpé en une quinzaine de chapitres, après une brève présentation personnelle et professionnelle, ces « Confessions »
Les « puissants » restent toutefois souvent intouchables ou peuvent aisément obtenir « mainlevée de la mesure » tels, par exemple, nous dit François Samain, ce chef d’État africain propriétaire d’un hôtel particulier dans les beaux quartiers de Paris ou cet ancien ministre encore présent sur la scène politique et médiatique. Et lorsque le même puissant n’est pas débiteur mais créancier, il parvient alors, apprend-on mais ce n’est une surprise pour personne, « à susciter une accélération de la justice et des procédures dans des proportions étonnantes » et de citer, pour illustrer adroitement son propos, le cas d’un préfet propriétaire d’un logement pour lequel un commissaire de police lui a téléphoné pour convenir d’un rendez-vous d’expulsion avant même de recevoir, quelques jours plus tard, le dossier par l’avocat dudit préfet.
Tous les propriétaires victimes de locataires indélicats ou squatters aimeraient bien avoir une connaissance avec le bras aussi long pour ne pas rester coller avec toutes les dépenses afférentes à un investissement locatif sans en avoir les recettes pendant des années et des années.
Instructif à bien des égards, l’ouvrage n’a pas de prétentions littéraires ni juridiques mais se lit agréablement comme un journal.