Livres : Tout pour se défendre !

Le titre (Tout pour se défendre !), le sous-titre (Mes droits, mode d’emploi), le sous-sous-tire (Travail, mariage, enfants, successions, conflits de voisinage, insécurité, internet… être bien armé juridiquement c’est déjà gagner la partie !) sont on ne peut plus aguicheurs et vous font miroiter l’impossible et des économies abyssales mais dès la première ligne, un avertissement intitulé « recommandations » vous ramène toutefois très vite sur terre et ce n’est pas un mode d’emploi de vos droits que vous avez entre les mains mais un florilège de petites anecdotes générales de la « vie quotidienne » qui ne vous seront sans doute pas d’une grande utilité pour votre cas particulier qui, lui, est « unique ».
« Les conseils proposés […] n’ont pas vocation à remplacer une consultation juridique » et l’ouvrage « ne peut en aucun cas se substituer à un rendez-vous, une expertise, une consultation auprès d’un avocat », mettent d’ailleurs en garde les auteurs — l’actuel bâtonnier de Paris Olivier Cousi et une toute jeune avocate, Sarah Saldmann, qui a prêté serment fin 2018 et qui aurait aussitôt créé un cabinet « spécialisé en droit de la famille et droit pénal de la famille » — qui confessent avoir « seulement souhaité apporter des éléments de réponse pour résoudre vos difficultés » dans la mesure où vous « seul êtes capable de déterminer si votre dossier nécessite, ou non, une étude approfondie et d’entreprendre le cas échéant les démarches nécessaires ».
Seule consolation, les 21 euros cinquante que vous mobiliserez pour investir dans l’acquisition de cet ouvrage
Cela dit, l’ouvrage est découpé en deux parties fort inégales quantitativement, la première — représentant à peine un cinquième de la pagination et consacrée à la profession d’avocat et plus particulièrement au bâtonnat qualifié d’ « extraordinaire » de Me Olivier Cousi du fait de la crise sanitaire dont nous ne sommes pas encore au bout — a été écrite à quatre moins et la seconde — mettant en scène des situations de la vie quotidienne — serait le fruit de la « seule Sarah Saldmann qui a [néanmoins] pu compter sur l’entier soutier de Me Cousi ».
Le ton est globalement loin d’être académique ou littéraire et est plutôt familier voire trop familier ou parfois enfantin et à force de vouloir trop en faire pour se rendre accessible à tout un chacun, le risque est qu’il ne tombe des mains de certains ou de la plupart. Dommage, l’idée de donner des outils ou des astuces pour mieux se défendre était bonne, le résultat n’est pas à la hauteur de ce qu’on aurait pu espérer.