Brexit : un divorce et quatre mariages

La victoire annoncée du « remain » par les sondeurs dès 23 heures par 52 contre 48 voire, quelques minutes plus tard, par 54 contre 46 ne s’est pas confirmée et, à l’aube, c’est — au propre et au figuré — la douche écossaise redoutée du « leave » qui a assailli la planète politique et financière. Tokyo clôturant en baisse de 7,92 % et l’ouverture des places européennes était différée de quelques minutes avant qu'elles n'enregistrent des baisses de même ampleur.

Dans l’immédiat, le grand perdant de ce divorce, qui pourrait être officialisé au cours des 12 à 18 prochains mois, devrait être le Royaume-Uni qui ne devrait pas rester uni pendant encore très longtemps avec les fortes turbulences intérieures en provenance d’Écosse et d’Irlande du Nord qui s’annoncent et qui vont s’intensifier jusqu’à l’éclatement prévisible du royaume.

Très rapidement, l’Écosse va sans doute être la première à exiger indépendance pour rejoindre… l’Europe et, à une échéance de 15 à 20 ans, ce sera, ensuite, l’Irlande du Nord, le Pays de Galles et l’Angleterre qui (re)prendront le chemin de Bruxelles pour sortir de leur isolement mortel.

Parmi les gagnants à court terme, Paris et Francfort voire aussi Luxembourg et Milan pourraient se partager la manne colossale que gère et génère actuellement la City et qui est appelée à se déplacer sur le continent.

Mais au-delà des soubresauts des prochaines soixante-douze heures, c’est une initiative forte qui est attendue de la rencontre Merkel-Hollande de lundi, un projet fort resserré autour des six membres fondateurs de l’Union auquel pourrait se joindre les autres membres de la zone euro ayant la même volonté politique, économique, fiscale et sociale de construire un réel avenir commun.