Harkis : Dédommagement pour les conditions de vie indignes

Les conditions de vie indignes réservées aux familles de harkis dans les camps où elles ont été accueillies en France après l’indépendance de l’Algérie engagent la responsabilité de l’État, a jugé le Conseil d’État qui a accordé 15 000 euros à un fils de harki au titre des « préjudices matériels et moraux subis du fait des conditions dans lesquelles il a vécu entre 1963 et 1975 ».
Né en 1963 au camp « Joffre » de transit et de reclassement des anciens supplétifs de l’armée française en Algérie et de leurs familles, situé à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), avant d’être transféré en 1964 au camp de Bias (Lot-et-Garonne), où il a vécu jusqu’en 1975, un fils de harki que nous prénommerons Kader avait attrait l’État devant la juridiction administrative pour lui réclamer 1 million d’euros en réparation des préjudices qu'il estime avoir subis du fait de l’abandon des anciens supplétifs de l’armée française par la France après la signature des « accords d’Evian » du 19 mars 1962, du refus d’organiser leur rapatriement en France, ainsi que des conditions d’accueil et de vie qui leur ont été réservées ainsi qu’à leurs familles sur le territoire français.
Après le rejet de sa demande par le tribunal administratif
Le Conseil d’État
L’État — qui s’est abstenu d’opposer la prescription quadriennale à l’action en justice de l’intéressé — est condamné à verser à Kader une somme de 15 000 euros en réparation des préjudices matériels et moraux subis, outre 6 000 euros au titre des frais irrépétibles.