Affaire Kerviel : Société générale responsable à hauteur de 99,98 %

Sur renvoi après cassation, la cour d'appel de Versailles a ramené aujourd’hui de 4,9 milliards d’euros à un minuscule petit million d’euros (-99,98 %) les dommages-intérêts réclamés par Société générale à son ancien trader, Jérôme Kerviel, pour des positions hautement spéculatives d’un montant de 52,2 milliards d’euros ayant généré une perte de 4,9 milliards d’euros lorsqu’elles ont été dénouées par la banque en janvier 2008, après déduction d’un gain de 1,47 milliard réalisé le mois précédent.
Au pénal, la condamnation de Jérôme Kerviel à cinq ans d’emprisonnement dont deux avec sursis des chefs d’ « abus de confiance, manipulations informatiques, faux et usage » était déjà définitive pour avoir été confirmée
Pour casser l’arrêt de la cour d’appel de Paris
Pour déterminer la part du préjudice indemnisable, précisait la chambre criminelle, il convient donc de tenir compte des fautes commises par Société générale elle-même qui ont à l'évidence « concouru au développement de la fraude et à ses conséquences financières ». Et, manifestement, les fautes commises par Société générale sont, selon la cour d’appel de Versailles
Société générale indique, dans un communiqué, être « satisfaite » de cette décision qui reconnait « la responsabilité civile de Jérôme Kerviel » en se fondant sur la condamnation pénale définitive. « La cour d’appel de Versailles rejette la demande d’expertise de Jérôme Kerviel et confirme ainsi le montant de la perte nette de 4,9 milliards d’euros de la banque résultant des agissements frauduleux de Jérôme Kerviel, selon la banque qui précise également que la décision valider[ait] sans ambiguïté le bien-fondé des modalités de leur débouclage ». En condamnant Jérôme Kerviel à verser à Société générale 1 million d’euros pour les délits commis, poursuit la banque, le juge a rendu « une décision réaliste et exécutable au regard de sa capacité de remboursement » et elle est « sans effet sur la situation fiscale de Société générale ».
Responsable à concurrence de 99,8 % de cette perte de 4,9 milliards d'euros, Société générale ne peut, en principe, pas la déduire fiscalement de ses résultats mais dans la mesure où elle a été imputée sur l'exercice 2008 qui est à présent prescrit, il se peut que ce soit la raison pour laquelle la banque se croit fondée à soutenir que cette décision est sans effet sur sa situation fiscale.