Amiante : Les diagnostics superficiels de Bureau Veritas sanctionnés

Bureau Veritas ne peut limiter son intervention à un simple contrôle visuel mais doit, a jugé jeudi la Cour de cassation, mettre en œuvre « les moyens nécessaires à la bonne exécution de sa mission » avant de conclure à « l’absence d’amiante […] sans émettre de réserves ».
Ayant acquis une maison par acte authentique auquel était annexé un diagnostic de repérage d’amiante établi par la société Bureau Veritas, les acquéreurs ont assigné cette dernière en paiement de dommages-intérêts après avoir constaté la présence d’amiante sur les cloisons et doublages des murs qui n’avait pas été relevée par le diagnostiqueur.
Pour rejeter la demande, les juges du fond
La méthode dite « par sondages sonores », relative au repérage de matériaux et produits susceptibles de contenir de l’amiante dans les immeubles bâtis, n’est pas prévue par la norme NFX 46-020 et qu’en outre, avait jugé la juridiction d’appel, les grattages ponctuels au niveau des extrémités de papiers peints ne constituent pas une méthode d’investigation prévue par les dispositions réglementaires ni par celles du contrat liant les parties.
Censure de cette argumentation par la troisième chambre civile de la Cour de cassation
L’affaire sera rejugée par la cour d’appel de Douai mais devrait mettre un terme, ou du moins les limiter, aux diagnostics « superficiels » de pure forme en responsabilisant les diagnostiqueurs.