Changement de prénom : La décision étrangère suffit à caractériser l'intérêt légitime

La première chambre civile de la Cour de cassation s’est prononcée le 23 mars dernier sur la notion d’intérêt légitime justifiant un changement de prénom
L’intérêt légitime condition nécessaire au changement de prénom
L’article 60 du code civil permet à toute personne qui justifie d’un intérêt légitime de demander à changer de prénom devant le juge aux affaires familiales
L’intérêt légitime au sens de l’article 60 du code civil a ainsi été reconnu dans différentes hypothèses telles que l’usage prolongé d’un prénom
En revanche, la notion d’intérêt légitime n’est pas retenue lorsqu’il s’agit d’un simple motif de convenance tel que le désir de substituer au prénom son diminutif
Dans son arrêt du 23 mars, la Cour de cassation a réaffirmé qu’une décision étrangère peut constituer un intérêt légitime.
Dans cette affaire, la Cour d’appel de Lyon avait rejeté la demande de changement de prénom estimant que la demanderesse ne justifiait pas d’un intérêt légitime. Celle-ci avait la double nationalité française et israélienne et avait été autorisée par le ministère de l’intérieur israélien à changer son patronyme ainsi que son prénom.
Les juges du fond ont avancé la discordance entre son identité française et son identité israélienne pour qualifier sa demande de changement de prénom de prématurée et la rejeter. Selon eux, la demande de changement de nom de famille devant les autorités françaises devait précéder celle du changement de prénom.
La Haute juridiction judiciaire a cassé cet arrêt pour violation de l’article 60 du code civil, estimant que l’acte du ministère de l’intérieur israélien autorisant la demanderesse à changer de prénom constituait à lui seul l’intérêt légitime.
Elle confirme ainsi sa jurisprudence du 25 octobre 2005