GPA : La théorie de la fraude ne peut faire échec à la transcription d’un acte de naissance

Contrairement à l’adage latin bien connu des juristes « fraus omnia corrumpit », la fraude à la loi ne corrompt plus tout. Ainsi en a décidé l’assemblée plénière de la cour de cassation dans deux arrêts distincts concernant la transcription ou non sur les actes de l’état civil français de l’acte de naissance d’un enfant né à l’étranger au moyen d’une convention de gestation pour le compte d’autrui (GPA).
Les deux arrêts, refusant pour l’un et ordonnant pour l’autre la transcription de l’acte de naissance, émanent, tous deux, de la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine), compétente à l’égard des services de l’état civil pour les français nés à l’étranger établi à Nantes (Loire Atlantique). Dans les deux cas, il s’agit d’un enfant né en 2011 à Moscou, en Russie, d’un père de nationalité française et d’une ressortissante russe qui avait porté et accouché de l’enfant à la suite d’une convention de gestation pour autrui qui est contraire à l’article 16-7 du code civil qui décrète que « toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle », l’article 16-9 précisant qu’il s’agit là d’une disposition « d’ordre public ».
Dans le premier arrêt, rendu le 15 avril 2014, pour refuser la transcription de l’acte de naissance sur un registre consulaire, les juges rennais avaient fait application de la jurisprudence de la première chambre civile
Entre ces deux décisions de la cour de Rennes, les arrêts
Ces deux arrêts de l’assemblée plénière de la cour suprême
Il ne s’agit donc pas d’une reconnaissance de la GPA qui reste interdite en France mais de la prise en compte du seul intérêt de l’enfant qui ne peut être tenu pour responsable des décisions, bonnes ou mauvaises, des parents.