Cautionnement : Disproportion de l’engagement du conjoint séparé de biens

L’engagement de la caution n’est pas proportionné à ses biens et revenus du fait que son conjoint séparé de biens est en mesure de contribuer de manière substantielle aux charges de la vie courante, a jugé hier la Cour de cassation.
En l’espèce, une caisse de crédit mutuel avait consenti, le 16 octobre 2007, un prêt de 48 300 euros par acte notarié à une société Le Xenios qui avait été cautionné par la société Heineken qui, elle-même, avait obtenu la garantie du principal associé de la société Le Xenios. Le restaurant basé à Saint-Mitre-les-Remparts (Bouches-du-Rhône) ayant été défaillant, Heineken a réglé la somme de 36 402,46 euros à la banque et a ensuite assigné en paiement la sous-caution qui a opposé le caractère « manifestement disproportionné de son engagement ».
Pour condamner la caution à payer à la société Heineken la somme de 36 402,46 euros majorée des intérêts, les juges du fond avaient retenu que « même si son engagement de caution représente deux années et demi de revenus professionnels », il n’est pas « manifestement disproportionné » à ses revenus, au sens des dispositions de l’article L. 341-4 du code de la consommation, dès lors que son épouse « séparée de biens perçoit un revenu fixe et est propriétaire d’un bien immobilier », ce qui lui permet de contribuer « dans de larges proportions à la subsistance de la famille et d’assurer son logement ».
Censure de la chambre commerciale de la Cour de cassation