Insatisfaite de la page « clairement hostile et port[ant] gravement atteinte à son honneur et à sa réputation en induisant que toutes ses prédictions seraient erronées et en faisant état de la contestation par la communauté scientifique de ses titres universitaires suggérant qu’elle serait un ‘charlatan’ et qualifiant de ‘farce’ la pertinence de [son] diplôme » qui lui est consacrée sur l’encyclopédie participative Wikipédia, l’astrologue Élizabeth Teissier avait saisi le juge des référés d’une demande de droit de réponse qui a été jugée prescriteTGI Paris, ord., 28 sept. 2015, n° 15/57276, Élizabeth Teissier c/ Wkimedia Foundation Inc..

Contrairement au premier juge, la cour d’appelParis, ch. 1-3, 14 juin 2016, Élizabeth Teissier c/ Wikimedia Foundation Inc. retient, à l'instar de la juridiction suprêmeCiv. 2^e, 19 mars 1997, Bull. civ. II, n° 82., que l’assignation signifiée interrompt valablement la prescription sans qu’il y ait lieu de rechercher si cette assignation a été remise ou non au greffe dans le délai de prescription de trois mois.

Mais, sur le fond, les demandes de Mme Teissier (droit de réponse sous astreinte en tant qu’éditeur ou, subsidiairement, en tant qu’hébergeur et provision sur le préjudice allégué) sont, toutes, rejetées au motif que « pour déplaisantes que lui apparaissent les informations publiées sur ses prédictions dont les échecs ne sont pas discutés, ou sur les commentaires concernant ses diplômes, il ressort des débats que les propos tenus à l’égard de Mme Teissier ne sont pas insultants et relèvent plutôt de la libre critique, notamment de l’art divinatoire, exercée par les utilisateurs du site ».