Énergie : Restitution des sommes indument perçues

Les autorités de régulation nationales de l’énergie peuvent imposer aux entreprises d’électricité la restitution de sommes perçues en violation de exigences relatives à la protection des consommateurs, a jugé jeudi la Cour de justice de l’Union européenne en précisant que la protection des consommateurs relève effectivement des missions dévolues à ces autorités.
Au cas particulier, en 2019, l’autorité de régulation de l’énergie italienne avait imposé à une société de distribution d’électricité et de gaz, Green Network, une sanction administrative de 650 000 euros pour avoir « violé des obligations de transparence tarifaire » et il lui avait également été enjoint de restituer à ses clients finals un montant d’environ 14 millions d’euros, facturés à ceux-ci à titre de « frais de gestion administrative » en application d’une clause contractuelle considérée comme « illégale » par cette autorité.
Après avoir vainement saisi la juridiction administrative, Green Network en a appelé au Conseil d’État au motif que lui imposer la restitution des sommes indument facturées aux clients serait contraire à la directive 2009/72
La Cour
Pour parvenir aux objectifs de la directive, les États membres doivent conférer à leurs autorités de régulation, souligne la Cour, de larges prérogatives en matière de régulation et de surveillance du marché de l’électricité et si l’article 37 ne mentionne pas expressément qu’elles peuvent exiger des entreprises d’électricité qu’elles remboursent toute somme perçue en vertu d’une clause contractuelle jugée illégale, l’utilisation de l’expression « l’autorité de régulation se voit confier au moins les compétences suivantes » implique que des compétences autres peuvent lui attribuées pour lui permettre de s’acquitter de ses missions.
Un État membre peut donc octroyer à son autorité nationale, estime la Cour, le pouvoir d’imposer la restitution de sommes perçues en violation des exigences relatives à la protection des consommateurs et notamment celle relative à l’obligation de transparence et à l’exactitude de la facturation des prestations fournies.