Le gendarme de la bourse reprochait à M. Duport, 40 ans, d’avoir contribué à « fixer le cours des titres à un niveau anormal ou artificiel », un grand nombre de critères de manipulation se retrouvaient en effet dans son mode opératoire car, détaille l’AMF, au cours des 14 séquences concernées, M. Duport a commencé par acheter un volume important de titres « de manière agressive » entraînant une variation de cours d’au moins 3 % pour ensuite retourner rapidement sa position.

L’intervention de M. Duport, estime l’AMF, a pu donner au marché « des indications fausses ou trompeuses sur l’offre, la demande ou le cours des titres traités » et a généré un profit d’un montant total de 81 008 euros, bien inférieur aux exploits réalisés en 2004 et 2005 et à ceux relatés dans son livreSylvain Duport : confidences d’un trader, Hervé Asparre et Sylvain Duport, Édouard Valys Éd., Paris, avr. 2007, 493 p.. Sylvain Duport s’est en effet fait connaître à l’occasion du concours Trophées de la Bourse organisé par le mensuel Capital en 2004, un concours où chaque participant débute avec 1 500 euros et dispose de 6 mois pour réaliser la plus grosse plus-value. En moins de quatre mois, il avait réalisé une performance de plus de 4 000 % avant de terminer la compétition 2004 à 3 035 %. Une performance spectaculaire qui lui permet de décrocher une récompense de 100 000 € et le surnom de « génie de la finance ». Exploit qu’il réitère l’année suivante avec une performance encore plus extraordinaire de 8 406 %.

Tout en soulignant qu’un accord de composition administrative « ne constitue ni une reconnaissance de culpabilité ni une sanction » et que ses interventions « n’obéissent pas à une méthode particulière » qu’il détaille pourtant par le menu dans son livre, M. Duport accepte non seulement de régler 240 000 euros pour s’éviter des poursuites pour manipulation de cours mais déclare « avoir significativement modifié sa façon d’intervenir sur les marchés » et s’engage… à suivre « une formation sur la réglementation MAR et à modifier son comportement d’une manière à éviter les risques de momentum ignition couplés au risque de layering et plus généralement à prendre en considération les critères factuels susceptibles de permettre de caractériser une manipulation de cours ».