Amiante : L'annulation de la mise en examen de Martine Aubry va être réexaminée

La Cour de cassation a cassé l'arrêt de la chambre de l'instruction de Paris qui avait annulé neuf mises en examen, dont celle de l'ancienne ministre Martine Aubry, dans l'information suivie sur plaintes avec constitution de partie civile de plusieurs victimes de l'amiante des chefs d' « empoisonnement, voie de fait ayant entraîné la mort, homicides involontaires, coups et blessures involontaires, et abstention délictueuse de porter secours ».
Pour annuler la mise en examen de Mme Aubry et de huit autres, la cour de Paris
C'est au visa de l'article 593 du code de procédure pénale qui impose à la chambre de l'instruction de motiver ses décisions que la chambre criminelle de la Cour de cassation
- l'amiante a été classé comme agent cancérogène pour l'homme par le Centre international recherche sur le cancer depuis 1977,
- et que la conférence de Montréal a indiqué, en 1982, que les valeurs limites d'exposition ne protégeaient pas du risque du cancer.
La France s'était par ailleurs opposée :
- en 1986, à la proposition de l'Agence américaine de protection de l'environnement d'interdire l'amiante,
- et, en 1991, au projet de directive de la Commission européenne tendant, à l'initiative de l'Allemagne, à une interdiction globale.
Dans l'un et l'autre cas, selon la Cour de cassation, le CPA, à l'origine de la position soutenue par la France, défendait de manière « très active » l' « usage contrôlé » de l'amiante dont, pourtant, « il ne contestait pas le caractère cancérogène ». Martine Aubry aura donc vraisemblablement à s'expliquer sur ce dossier qui, dans l'immédiat, est renvoyé à la chambre de l'instruction de Paris autrement composé pour qu'il soit statué, à nouveau, sur ces mises en examen.