Politique : Condamné en appel pour avoir outragé le juge Gentil, Guaino persiste et signe

Le député LR des Yvelines Henri Guaino a été condamné en appel à 2 000 euros d'amende pour outrage à l'encontre du juge Jean-Michel Gentil après la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt.
M. Guaino a, en revanche, été relaxé
Henri Guaino a en outre été condamné à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à Jean-Michel Gentil et la même somme au titre des frais de justice. Il va former un pourvoi en cassation, a annoncé son avocat, Me Eric Dupond-Moretti.
Au lendemain de la mise en examen de M. Sarkozy pour abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire Liliane Bettencourt, le 21 mars 2013, son ancien conseiller à l'Elysée avait multiplié dans les médias les attaques contre le juge d'instruction. L'ancien chef de l'État a, par la suite, bénéficié d'un non-lieu. Ce qui a conduit Henri Guaino à répéter que l'histoire lui a « donné raison ».
Le 27 novembre 2014, le tribunal correctionnel de Paris
Au lendemain de cette condamnation en appel, Henri Guaino a affirmé, sur iTélé, « assumer tous [ses] propos » envers le juge Gentil et ne pas craindre une autre condamnation. « On peut me condamner une fois, dix fois, vingt fois, cent fois, mille fois [...] personne ne me fera taire », a lancé l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy estimant que « le rôle d'un représentant de la Nation » est de « dénoncer tout dysfonctionnement dans les institutions » et« les agents publics [...] quand ils abusent de leur pouvoir ». « Et là, j'estime que le juge Gentil a abusé de son pouvoir », a-t-il enchéri.
« J'ai dit à l'époque que le juge avait fait preuve d'irresponsabilité et qu'il avait déshonoré les institutions, déshonoré un homme, déshonoré la justice », a-t-il rappelé. « L'ivresse de la toute puissance de certains juges devient parfaitement inacceptable », s'est insurgé M.Guaino. « Dans les dictatures et dans les tyrannies on n'entend rien [...] dans la démocratie, dans la République, dans des sociétés de liberté, il y a beaucoup de bruit, il y a des polémiques et ce n'est pas au juge de venir régler le volume du son de la démocratie », a-t-il jugé. Selon son avocat, M. Guaino va former un pourvoi en cassation et est prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme.