Professions réglementées : Obligation de s’inscrire à l’Ordre pour les masseurs-kinésithérapeutes

Un masseur-kinésithérapeute ne peut exercer que si ses diplômes, certificats, titres ou autorisation ont été enregistrés et s’il est inscrit sur le tableau de l’ordre, a jugé la chambre criminelle de la cour de cassation bien qu’un décret d’application de la loi de 2004 n’ait jamais été pris.
Exerçant au centre hospitalier de Sallanches (Haute-Savoie), deux fonctionnaires masseurs-kinésithérapeutes étaient ainsi poursuivis pour exercice illégal de la profession au motif qu’ils n’avaient pas sollicité leur inscription au tableau départemental de l’ordre.
Pour les renvoyer des fins de la poursuite, les juges du fond
Les deux fonctionnaires avaient en effet fait plaider qu’ils avaient certes refusé de s’inscrire à l’ordre mais compte tenu de leur situation très particulière de fonctionnaire au sein du centre hospitalier local, l’ordre avait accès aux listes nominatives et il lui était possible de procéder à l’inscription automatique selon les modalités qui aurait dû être fixées par décret.
Pour la cour d’appel de Chambéry, il était donc « difficile d’incriminer pénalement des praticiens pour une infraction posant déjà problème au niveau légal de sa définition » alors qu’il s’agit d’une situation régularisable sur le plan administratif qui n’a pu l’être « par manque de précisions sur les modalités à envisager par suite du défaut d’intervention » du pouvoir réglementaire.
Peine perdue, le décret d’application n’est pas indispensable. En l’état, dit pour droit, la chambre criminelle de la cour de cassation