Santé : La toxicité des poppers est faible et le risque d’abus non établi, dixit le Conseil d’État

Pour la seconde fois en quatre ans, la Haute juridiction administrative a annulé une disposition interdisant l’offre et la cession au public de « produits contenant des nitrites d’alkyle aliphatiques, cycliques ou hétérocycliques et leurs isomères », connus sous le nom de « poppers », au motif que ces produits ont « une toxicité faible » et qu’aucune étude n’établit qu’ils présentent « un risque de pharmacodépendance ou d’abus ».
Une première décision
Pour annuler ce décret de 2007, le Conseil d’État avait retenu à l’époque que « les substances litigieuses ont une toxicité faible aux doses inhalées habituelles » et si les effets toxiques observés peuvent être parfois graves lorsque les produits litigieux sont associés à certains médicaments d’usage fréquent, « ces effets sont relativement rares et mal mesurés », les quelques rares accidents sur une longue période ayant eu pour origine un usage anormal des produits considérés « ingérés ou consommés en association avec d’autres produits ».
Aucune étude scientifique ou enquête, relevait le Conseil d’État, n’est produite ou citée permettant d’établir qu’au regard « des dangers observés, seule la mesure d’interdiction totale de tous les produis contenant des nitrites quelle qu’en soit la forme serait de nature à y répondre » et ce décret du premier ministre avait donc été jugé excessif et disproportionné au regard « des risques que représente la commercialisation de ce produit pour la santé et la sécurité des consommateurs ».
L’arrêté attaqué de 2011
Utilisés à l’origine pour traiter certaines affections cardiaques, ces produits — qui ont pour effet annexe de donner un sentiment d’euphorie et de relaxation — sont utilisés depuis les années 70 dans le milieu gay pour leurs qualités vasodilatatrices.