Égalité femmes-hommes : La Constitution réserve au seul législateur le soin d’édicter les règles

Seul le législateur peut édicter des règles destinées à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux fonctions et mandats à caractère social ou professionnel, a jugé le Conseil d’État à l’occasion d’un recours de deux syndicats à l’encontre d’un décret imposant un nombre minimal de candidats de chaque sexe pour les élections aux chambres d’agriculture.
La fédération Cftc de l’agriculture (Cftc-Agri) et la fédération générale des travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation, des tabacs et des services annexes – Fo (Fgta-Fo) contestaient la constitutionnalité du I du 8° de l’article 1er du décret relatif aux élections aux chambres d’agriculture
C’est en effet lors de révision constitutionnelle du 23 juin 2008 qu’un second alinéa a été ajouté à l’article 1er de la Constitution de 1958 selon lequel « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales » et ni le Conseil d’État ni le Conseil constitutionnel ne s’était encore prononcé sur la portée de cette disposition.
Relevant que l’objet de ces dispositions est de « combiner le principe constitutionnel d’égalité », tel qu’interprété par le Conseil constitutionnel, interdisant de faire prévaloir la considération du sexe sur celle des capacités et de l’utilité commune, et l’objectif d’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales, la haute juridiction administrative
Au cas particulier, « la règle édictée par la disposition contestée ne repose sur aucune base législative » et elle est donc annulée pour être entachée d’incompétence.