Jurisprudence

Les limites à la liberté d'expression
Clap de fin, après dix ans d’une procédure en référé, la cour européenne des droits de l’homme a considéré jeudi qu’il n’y avait pas eu violation de l’article 10 de la Convention et a rejeté les requêtes de la société éditrice du site Mediapart, de son président et directeur de publication Edwy Plenel et du journaliste Fabrice Arfi concernant l’injonction qui leur avait été faite d’avoir à retirer de leur site la publication d’extraits d’enregistrements illicites réalisés, entre mai 2009 et mai 2010, au domicile de la principale actionnaire du groupe l’Oréal Liliane Bettencourt, par l’ancien maître d’hôtel de la milliardaire, et publiés entre le 14 et le 21 juin 2010 sans que l’on sache la manière précise dont ils avaient eu accès à ces enregistrements qui avaient été remis, le 10 juin 2020, par la fille de la milliardaire à la brigade financière de la police nationale.
La commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a infligé un blâme et une sanction pécuniaire de 10 000 euros à la petite société Digne Conseils et Gestion (DCG) et autant à son dirigeant, Patrice Digne, pour avoir commercialisé quatre produits non autorisés en France et pour avoir manqué à ses obligations d’information à l’occasion de la commercialisation d’un cinquième produit.
Des salles de spectacle vides
Tout en abondant dans le sens des nombreux plaignants du monde de la culture lato sensu, le juge des référés du Conseil d’État, avec un pincement au cœur, a rejeté mercredi neuf requêtes sollicitant la réouverture immédiate des théâtres, cinémas et autres salles de spectacles au motif que leur fermeture ne porte pas en définitive « une atteinte manifestement illégale aux libertés fondamentales » invoquées compte tenu du contexte sanitaire marqué par « un niveau particulièrement élevé de diffusion du virus ». Pour les mêmes motifs, une autre ordonnance rendue jeudi décrète que salles d’exposition et musées ne rouvriront pas avant une inflexion de la pandémie.
Sous-préfecture de Sarcelles.
Le juge des référés du tribunal adminsitratif de Cergy-Pontoise a ordonné jeudi au préfet du Val d’Oise Amaury de Saint-Quentin de prendre « toutes les mesures » pour permettre aux avocats d’accompagner leurs clients « dans leurs démarches » et notamment de pouvoir « accéder » aux locaux de la sous-préfecture de Sarcelles.
Conseil d'État.
Sous réserve d’en démontrer objectivement l’existence, l’administration fiscale peut sanctionner les montages artificiels sans que la garantie contre les changements de doctrine ne puisse lui être opposée, a jugé mercredi le Conseil d’État, en Assemblée du contentieux, sa formation la plus solennelle.
Le Conseil d'État valide le port du masque obligatoire
Conseil de l’État, le Conseil d’État a validé hier soir, dimanche, quelques heures à peine que les deux affaires similaires aient été plaidées, l’essentiel des arrêtés des préfets du Bas-Rhin et du Rhône imposant le port du masque « dans des zones larges » pour que cette obligation soit « cohérente et facile à appliquer pour les citoyens », sous réserve que ces périmètres « étendus » soient « délimités [et se justifient] par l'existence de plusieurs zones à fort risque de contamination ». Le port du masque peut ainsi être imposé sur l'ensemble d'une commune « densément peuplée », à l’instar de Lyon ou Villeurbanne, mais doit être limité au centre-ville dans les communes moins denses.
L'optimisation fiscale d'Apple validée
Le Tribunal de l’Union européenne a annulé la décision de la Commission européenne concernant les « rulings » fiscaux accordé à Apple par l’Irlande au motif que l’exécutif bruxellois n’est pas parvenu à démontrer l’existence d’un quelconque avantage au sens de l’article 107 § 1 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) qui dispose que « […] sont incompatibles avec le marché intérieur […] les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d'État sous quelle que forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions ».
Des manquements graves, continus et répétés retenus contre Google.
« Eu égard à la gravité particulière des manquements commis tenant à la nature des exigences méconnues et à leurs effets sur les utilisateurs, au caractère continu de ces manquements et la période durant laquelle ils ont perduré et à la situation financière de la société », la sanction pécuniaire de 50 millions d’euros infligée à Google par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), a jugé vendredi le Conseil d’État, ne revêt pas un caractère « disproportionnée ».
L'interdiction des "cookie walls" censurée par le Conseil d'État
Le Conseil d’État a jugé vendredi que la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) ne pouvait légalement interdire dans ses lignes directrices les « cookie walls », une pratique qui consiste à bloquer l’accès à un site internet en cas de refus des cookies par l’internaute mais il confirme, en revanche, la légalité des autres points contestés par plusieurs associations et syndicats du monde de la publicité concernant le recueil du consentement des internautes aux cookies et autres traceurs.
Le pouvoir des agents de la Hadopi remis en cause.
Le Conseil constitutionnel a déclaré contraires à la Constitution certaines dispositions de l’article L. 331-21 du code de la propriété intellectuelle relatives aux pouvoirs des agents de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) qu’il avait précédemment déclarées conformes à l’occasion de l’examen de la loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet.

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