La bataille pour le bâtonnat de Paris s'annonce rude

Alors que la profession aurait besoin de faire preuve d’unité à un moment charnière de son histoire, la campagne au bâtonnat 2016/2017 a démarré dans un climat de suspicion rarement atteint. Une candidature a mis le feu aux poudres, soulevant de vives critiques, il est vrai que les enjeux sont d’importance pour l’avenir de la profession.

Du rififi au Palais !
Ce titre de roman policier pourrait s’appliquer à ce début de campagne marqué par le changement des dates de l’élection (qui entraîne un surcoût) et l’entrée en lice du vice-bâtonnier. Deux événements étroitement liés, qui ont été largement dénoncés par la profession qui voit là une tentative d’imposer un candidat officiel, adoubé à la « Une » du Bulletin de l’Ordre. Et comme si tout ceci ne suffisait pas, certains des prestataires habituels de l’Ordre, se retrouvent être ceux du candidat officiel… Une situation inédite qui amène à s’interroger sur le respect de l’égalité de traitement des candidats en présence. N’eût-il pas été plus déontologique et courtois que le vice-bâtonnier démissionnât pour mener campagne ?

Nous fûmes les premiers à dénoncer la manipulation et à nous étonner du souhait du vice-bâtonnier de poursuivre une tâche qu’il n’a pas réussi à mener à bien au cours de son mandat.

Les principaux enjeux
Les 6 « tandems » en présence, doivent séduire d’ici au 23 juin date du premier tour, plus de 24 000 avocats dont une majorité de femmes et de jeunes confrères. Les principaux enjeux de cette élection tournent autour de l’avenir de la profession au moment où les conditions de son exercice sont menacées par plusieurs mesures législatives (loi Macron – loi sur le renseignement), l’essor des jeunes cabinets dans un contexte économique difficile et, enfin, le rôle et la gouvernance de l’Ordre, appelé à gérer des fonds considérables.

Nous nous prononçons pour une gouvernance démocratique et transparente des institutions, qui associe largement les avocats parisiens dans toute leur diversité. Le moyen d’être pleinement dans son temps, en phase avec notre époque et ses évolutions et de travailler pour le bien commun, sans représenter une catégorie particulière d’avocats ou des tendances politiques. L’assurance aussi d’une gestion rigoureuse permettant une baisse réelle du train de vie du bâtonnier. Désireux de rassembler et fédérer, nous entendons promouvoir une détection et un accompagnement de l’innovation à l’égard des avocats et établir les bases d’un bâtonnat rayonnant, concrètement influent dans la sphère publique, « libres » de mieux défendre les intérêts de la profession.

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* Frédéric Sicard et Dominique Attias sont avocats au barreau de Paris et candidats au bâtonnat et vice-bâtonnat.